De l'allaitement au sevrage

Enceinte je ne savais pas si je voulais allaiter, je m'étais dit peut être parce que c'est bon pour bébé mais non parce que je ne voyais pas ma poitrine comme organe nourricier. Avec papa Guip's nous en avons discuté, il m'a laissé libre choix. Je n'ai pris réellement ma décision que le jour de la naissance de Seny sans savoir vraiment ce que je faisais ni comment il fallait le faire. A la maternité, on m'a laissé le choix en me disant quand même que la toute première tétée était essentiel à bébé, alors si c'est bon pour elle...

Et puis des arrêts respiratoires quelques minutes après sa naissance l'ont éloignés de moi, elle est allée en néonat' dans sa couveuse, reliée à ces machines hyperbruyantes, qui sonnaient toutes les deux secondes. Elle venait de sortir de mon bidon qu'on nous séparé déjà. Quel déchirement pour nous deux. Dès lors ma décision était prise, comme pour lui montrer que j'étais toujours là j'ai décidé de l'allaiter : c'était une évidence.

Toutes les trois heures de jours comme de nuits le téléphone de ma chambre sonnait, c'était une puéricultrice qui m'appelait pour que j'aille nourrir ma fille. J'ai été accompagné, pendant tout mon séjour à l'hopital, je redoutais le retour à la maison et avait peur de ne pas savoir faire. Les premiers jours ont été très douloureux, j'étais crispée à chaque tétée, j'ai pensé arréter mais les bienfaits du lait maternel pour bébé était plus important que ma douleur. Puis j'ai rencontré LA perle des pharmaciennes, elle a pris du temps pour m'expliquer comment fonctionne la lactation, comment positionner idéalement Seny, comment désengorger la poitrine... un souffle d'espoir pour toutes les deux.

Au bout de trois semaines je n'avais plus du tout mal, l'allaitement faisait parti de notre quotidien, tu vas me dire que trois semaines c'est long? oui mais pendant tout ce temps j'ai appris à me faire confiance, à LUI faire confiance et tout est rentré dans l'ordre.

Je suis aussi allée à une réunion LLL, où j'ai rencontré de jeunes mamans ayant eu des difficultés au début et qui ont réussi leur allaitement, elles m'ont donné des conseils, partagé leur expérience, et m'ont soutenu. Le soutien est essentiel pour un allaitement réussi, je crois que c'est la clef.

Je pensais allaiter trois mois, puis je me suis dit à la diversification j'arrète et puis un an a passé, et là j'ai commencé à me dire que ça ne servait à rien de mettre des limites à l'allaitement alors que nous n'avions pas envie que cette complicité s'achève.

Le temps a passait, ma fille de 17 mois grandissait et moi j'ai fini par subir les deux tétées que nous avions gardées: la tétée matinale et celle d'après sieste. J'ai commencé à lui expliquer que je commençais à vraiment fatigué, et qu'il était temps d'arreter, je lui en ai parlais un mois avant et lui ai expliqué les choses plusieurs fois. La veille de ses 18 mois je lui ai dit qu' à partir du lendemain il n' y aurait plus de tétée, à ma grande surprise le lendemain elle semble l'avoir compris puisqu'elle n'a pas insisté à vouloir téter.

Par contre depuis elle ne boit plus de lait et refuse même d'y goûter. J'ai essayé le lait sous toutes ses formes, nature, chocolaté, sucré, chaud ou froid, en biberon, dans une tasse, au verre, rien n'y a fait. Aujourd'hui à 3 ans et demi elle ne boit toujours pas de lait, nous trouvons le calcium et tous les nutriments du lait ailleurs : yaourt, fromage...